Ecrire, c'est d'abord lister. Citations, idées de textes, lieux à décrire, auteurs et autrices qu'il faudra un jour ouvrir. Commencer à écrire, c'est commencer à nommer, donc à lister. La liste libère plume et clavier : syntaxe minimale, occultation du je (sans que la "personnalité" s'efface, bien entendu), ouverte et interminable, aucune contrainte fictionnelle ou esthétique a priori . Je ne connais pas exercice d'écriture plus libérateur et en même temps plus personnel. Pas de forme plus enivrante et accueillante, et en même temps fascinante par sa capacité de mise en abyme : impossible de parler de liste sans, peu ou prou, lister. La liste est présente à toutes les étapes de l'écriture : élément fondamental du brouillon, des plans, c'est aussi un objet littéraire à part entière, moderne et immémorial en même temps (Homère, Sei Shonagon, Rabelais, Verne, Borges, Perec, Butor, Novarina, même Giono parfois !) : simultanément moyen et fin. La
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